D’après un rapport d’Amnesty international publié, les forces militaires maliennes ont tué 13 civils lors d’une frappe de drone nocturne. Des informations que le groupe de défense des droits de l’homme tient des témoignages des survivants qui n’étaient que des civils.
En effet, dans l’intention d’abattre des terroristes, l’armée a mené des frappes aériennes le 17 mars dernier qui auraient causé la mort de 13 civils. Selon un communiqué, l’armée malienne a indiqué avoir tué plusieurs terroristes lors de cette frappe dans une localité de Gao.
Le groupe Amnesty, a indiqué que « deux frappes de drone effectuées de nuit par l’armée malienne le 17 mars ont tué au moins 13 civils, dont sept enfants âgés de 2 à 17 ans, à Amasrakad, dans la région de Gao, et ont fait plus d’une dizaine de blessés, selon des témoignages recueillis par Amnesty International ».
Commentant la déclaration de l’armée malienne sur les terroristes abattus, le groupe déclare que « cette affirmation est réfutée par les sept survivants et témoins avec lesquels Amnesty International s’est entretenu. Après une première frappe qui a touché une Toyota Hilux, une seconde a frappé un abri de fortune fragile où des habitants avaient trouvé refuge, tuant neuf personnes sur le coup ».
La directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre Samira Daoud, a indiqué que « les autorités maliennes doivent assumer leurs responsabilités au regard du droit international, qui exige de toutes les parties à un conflit armé qu’elles fassent la distinction entre civils et combattants et s’abstiennent de mener des attaques ciblées ou indiscriminées contre des civils ».
Elle poursuit en ajoutant qu’« il est inadmissible que des familles entières soient tuées par des frappes de drones, sans que les responsables aient à rendre compte de leurs actes ou que justice soit rendue. Les autorités maliennes doivent veiller à ce qu’une enquête efficace et indépendante soit menée sur les morts de ces civils ».
Pour rappel, depuis la seconde moitié de l’année 2023, le gouvernement malien a intensifié ses opérations militaires contre Al-Qaïda, l’État islamique et les anciens groupes rebelles. Dans le cadre de ces opérations, l’armée procède régulièrement à des frappes de drones.