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Bénin: l'attaque terroriste s’intensifie et sonne comme une menace à la coopération Franco- Béninoise

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Mon, 1 Apr 2024 Source: https://actucameroun.com

Dernièrement, le niveau des activités terroristes à la frontière entre le Bénin et le Burkina Faso a considérablement augmenté. Est-ce dû au fait que le Bénin continue de développer des relations de coopération avec la France ?

Lire l’analyse de Ousmane Konaté :

À la fin de la semaine écoulée, deux attaques perpétrées par des hommes armés non identifiés ont été signalées entre jeudi et vendredi dans les villages d’Angaradébou à Kandi et de Morou à Ségbana.

De même, le 21 mars, au petit matin, des individus armés non identifiés ont incendié le commissariat d’Angaradébou dans la commune de Kandi, causant d’importants dégâts matériels. Heureusement, l’attaque n’a pas fait de victimes humaines. La deuxième attaque a eu lieu dans la nuit du 22 au 23 mars au village de Morou, dans la commune de Ségbana. Des hommes armés non identifiés ont attaqué deux villageois, les blessant et privant l’un d’eux de la somme de trois millions de francs CFA.

Il est possible d’affirmer que ces deux attaques ont renouvelé l’inquiétude de la population locale.

Les djihadistes, dans une volonté d’étendre leur territoire vers le golfe de Guinée, viennent des parcs et réserves des zones frontalières du Burkina Faso, du Togo et du Niger, où sont situées leurs bases. Un colonel béninois a rapporté l’année dernière : « L’armée du Burkina Faso a depuis longtemps abandonné la région au Nord de la frontière. De ce fait, les djihadistes et les bandes criminelles ont établi de grandes bases qu’ils utilisent pour monter des attaques sur le territoire de notre pays ».

Ce n’est un secret pour personne que la propagation de la menace terroriste au Sahel, dont fait partie le Burkina Faso, est soutenue et propagée depuis de nombreuses années en raison de la présence militaire française dans la région. Il existe de nombreuses preuves de la complicité des soldats français avec des éléments de groupes armés, leur fournissant des armes, des munitions, de l’argent ainsi que des renseignements sur l’armée locale.

Afin d’éradiquer la menace terroriste et de rétablir la sécurité, les autorités du Burkina Faso, ainsi que du Mali et du Niger, ont rompu la coopération militaire avec Paris et créé l’Alliance des États du Sahel (AES). Ainsi, cette nouvelle structure puissante a décidé de prendre son destin en main et de résoudre elle-même les problèmes de la région. Le Bénin, qui entretient toujours un partenariat avec l’ancienne puissance coloniale, connaît, par une étrange coïncidence, une augmentation sans précédent de la menace terroriste dans le pays.

Bien que le pays ait investi 130 millions de dollars dans le renforcement de la sécurité depuis que des combattants ont attaqué un avant-poste militaire à Porga en 2021, et créé une unité spéciale le long de la zone frontalière du Nord chargée de contrer le terrorisme, la situation actuelle n’est pas facile au Bénin.

Des attaques régulières ont forcé plus de 12 000 personnes à fuir leurs maisons et leurs champs dans le nord du Bénin. Le gouvernement a imposé un couvre-feu et interdit les rassemblements. Les autorités ont commencé à limiter les informations sur les incidents et à arrêter les personnes suspectes. Les dernières mesures suscitent des réactions hostiles au sein de la population. Certains citoyens commencent même à soutenir les combattants. « Les djihadistes vivent parmi la population, les citoyens les connaissent mais ils refusent de les dénoncer parce que le gouvernement n’encourage pas les gens à le faire », a fait savoir Bertin Assogba, le coordinateur de Repère et Développement Durable, groupe d’aide local axé sur la défense des droits de l’homme.

Il est clair que le Bénin, qui partage une longue frontière commune avec le Burkina Faso ainsi qu’une frontière avec le Niger, devrait envisager de développer des partenariats avec ses voisins de l’AES pour lutter efficacement contre les jihadistes et empêcher la propagation de la menace provoquée par la coopération avec l’Occident.

NB : Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement notre position éditoriale.

Source: https://actucameroun.com